Jésus, Maître de communication de Thierry LENOIR

Aux éditions Cabedita

 

En achetant ce livre , séduite par le titre , j'étais loin de penser qu'il m'interpellerait autant !

Malgré des décennies de lecture des Evangiles,  l'habileté de l'auteur fait qu 'on les reçoit de plein fouet et qu'une révision de vie s'impose ! Car ce n'est pas un livre comme il en existe beaucoup sur la communication , T.Lenoir montre que vraiment Jésus en est le MAÎTRE .

Jean débute son Evangile par :  «  Au commencement était la Parole », un Verbe créateur , montrant une volonté de communication, de relation , et il conclut son prologue par :  «  la parole-verbe est devenue parole de chair en Jésus » , proclamant ainsi que Jésus est LE communicateur par excellence , l'homme de la relation.

L'auteur va , preuves  à l'appui , en parcourant les Evangiles , montrer que Jésus est un modèle d'une stupéfiante modernité aussi bien dans le domaine de la relation interpersonnelle que dans celui de la relation de groupe .

Il reprend tous les thèmes des traités de communication , pour faire apparaître que dans : 

l'approche centrée sur la personne , l'écoute active , la relation par le non-verbal , l'art de la demande et du refus , la communication non violente , Jésus est un précurseur , un grand praticien , un spécialiste , un maître         

Tous les exemples sont à méditer . En voici quelques – uns .

Demandez , vous recevrez . Jésus refuse d'anticiper le désir de l'homme .Il nous rappelle que le meilleur moyen de voir une requête aboutir est . . .  de la formuler .

Ses questions nous paraissent superflues (les réponses sont tellement évidentes ! ): au paralytique :veux-tu guérir ?  À l'aveugle :  Que veux-tu que je fasse pour toi ? C'est leur offrir l'espace pour qu'ils puissent librement énoncer leur requête .

Savoir recevoir sans parasiter la relation par notre propre besoin de donner .

Jésus rendant visite à Marthe et Marie , trouve Marthe focalisée sur ce qu'elle avait à donner.

Si Jésus était venu pour les rencontrer , il fallait le «  recevoir », c'est à dire accueillir ce qu'il avait à donner.

Savoir recevoir sans minimiser : quelle belle veste tu portes complimente quelqu'un et le complimenté de répondre : « oh ! elle ne m'a pas coûté cher »,  ou bien  «  ça fait longtemps que je la porte . »

« Donne-moi à boire » dit Jésus à la samaritaine.Connaissant notre appréhension à recevoir il la met en position de donner , elle est alors plus apte à recevoir à son tour quelque chose .

« Je ne suis pas venu apporter la paix , mais le glaive » .Il s'agit de trancher des situations , des attitudes , des comportements et des liens devenus confusionnels à force d'être fusionnels.

Jésus pratiquait l'art du désamorçage de la violence à l'aide des paraboles.

Que ce soit la femme adultère, le bon samaritain, les deux débiteurs , la parabole casse une vision du réel, pour lui substituer le regard d'un Dieu qui fait primer l'amour sur la peur.

Il déjouait les pièges en invitant  les piégeurs à répondre à des questions simples et non conflictuelles : ils ne pouvaient qu'être unis dans la réponse.

 

Sans doute , conclut l'auteur , le plus grand secret de Jésus pour entrer en relation avec le Vivant résidait dans cette faculté de ménager des temps de silence et de rencontre avec la Source Intérieure.Il savait créer un espace en lui où la relation avec le merveilleux de la vie était possible . . ouvrant ainsi à tous les possibles »