Retour à l'émerveillement de Bertrand VERGELY

Aux éditions

« Il est beau de s’émerveiller, il est tragique de ne pas en être capable. Qui ne sait pas s’émerveiller est fermé au monde, à l’humanité, à l'existence. On passe à côté de l’essentiel, on manque la beauté du monde, la richesse des êtres humains, la profondeur de l'existence. Cet essai voudrait pouvoir montrer comment il est possible de retrouver son émerveillement devant l'existence quand on l'a perdu. »

C'est ce que B. Vergely développe tout au long de ce livre vivifiant. Il nous met en garde contre nos façons de penser.

Au philosophe Comte-Sponville qui dit ne pas être satisfait par les preuves qui sont avancées en faveur de l'existence de Dieu, l'auteur dit « bonne nouvelle, c'est un signe, Dieu ne se trouve pas dans ces preuves non parce qu'il n'existe pas, mais parce qu'il existe ailleurs »

Il faut dit-il une révolution de pensée, avant de penser. Dieu ne s'aborde pas « comme ça » et rien ne sépare le croyant qui pense savoir qui est Dieu de l'incroyant qui pense savoir qu'il n'existe pas. Il faut apprendre à penser autrement. Il faut apprendre à penser avec son émerveillement.

Le chapitre intitulé : Eléments pour une philosophie du miracle vient bousculer aussi nos idées reçues.

Il est courant de penser qu'il n'y a pas de miracle dans la vie : profonde erreur nous dit B. Vergely, il n'y a même que cela ,  rien n'étant plus vivant et plus réel que le miracle ,  à condition de ne pas le confondre avec  prodige . Transformer une citrouille en carrosse est un prodige. Le miracle est d'une autre nature. Quand le Christ fait des miracles, il opère un retour à la vie : la vie était là, mais éteinte. Il y a en nous des forces de vie, laissons-les s'exprimer : elles font des miracles.

Il est aussi courant de penser : « qui peut le plus, peut le moins ». Ici c'est l'inverse qui prévaut.

« C’est en comprenant combien on ne vit pas que l'on commence à comprendre ce que vivre veut dire. Il n'y a pas de plus grand miracle que d'accomplir l'homme que l'on est, en faisant vivre son Verbe intérieur. Tous nos maux viennent de ce Verbe qui ne vit pas. »

« Il s'avère que nous vivons et que nous aimons vivre. N’est-ce pas le signe que la vie a fondamentalement du sens ? Qui élève ses enfants en leur disant que la vie est absurde et qu'elle ne vaut pas la peine d'être vécue ? Personne. Pourquoi alors proclamer que la vie n'a pas de sens alors qu'en pratique on fait exactement l'inverse ?

Les grands émerveillés donnent les grands indignés devant ce que l'on fait de la vie et les grands indignés donnent les luttes pour la justice qui font des merveilles. On a le sens du tragique de la vie parce que l'on est un émerveillé de la vie. Parmi eux Christiane Singer lorsqu’au milieu de l’enfer de la maladie, a conscience que rien n'est plus fort que le miracle de la vie et s’écrie « tout est vie » Etty Hillesum qui a compris que l'on fait bien trop d'honneur au nazisme lorsqu'on fait de lui une force plus grande que la vie et qui dans son camp de concentration s'écrie : « la vie est belle et je dirai que la vie est belle ».