Prends le temps de vivre de Guy GILBERT

Aux éditions Philippe Rey

Surprise par le titre de ce livre qui ne correspond pas vraiment à ce que j'attends de l’auteur, en décalage complet avec la vie que j'imagine être la sienne pour avoir lu ses nombreux livres, Guy Gilbert toujours sur la brèche, surtout à pas d’heure, en pleine nuit, appelé ici où là par un jeune en détresse, partageant sa présence entre la bergerie de Faucon, en Provence, et la permanence de la rue Riquet à Paris, je me suis empressée de le lire et je l'ai dévoré.
Finalement pas si inattendu que cela ce titre car ne répète-t-il pas très souvent dans ses livres et dans les « Média » que s'il n'avait pas eu pendant toutes ces années, quarante- huit heures de silence et de prière tous les dix jours dans un monastère, il n'aurait pas tenu.
A l'homme d'affaires qui lui envie ces quarante-huit heures car lui ne peut pas se le permettre, il rétorque « parce que tu fais la bêtise de ne jamais t'arrêter en prenant prétexte de ton boulot et de ta famille. Ma vie est aussi torrentielle que la tienne sinon plus »
C'est l'agitation effrénée, le bruit incessant, la musique en continu, qu'il dénonce dans ce livre. On nous demande de travailler vite, de bouger vite, de manger vite, de penser vite, il faut savoir dire non !
Une phrase à méditer « vous avez été créés pour une seule journée, celle d’aujourd’hui. Hier est passé, demain, on ne sait pas. » Ces vingt-quatre heures il nous engage à les vivre à fond. « On peut tout faire avec amour, dans la durée et le calme, ne bâclez rien, ne faites rien à contrecœur. Vous n'aimez pas faire telle chose ? Alors faites-là avec conscience. Vous préférez les choses faciles ? Alors faites-les après. Lorsque vous mangez, savourez
chaque bouchée, ne recevez pas vos amis à la va-vite, ne les écoutez pas d'une oreille distraite, notre monde crève du manque d'écoute »
Il nous montre un nouvel art de vivre ensemble, nous incite à nous délivrer de l'esclavage des nouvelles technologies, à ne pas laisser le portable nous envahir et polluer l'espace des autres, à être vigilant dans notre rapport à l’argent, à la consommation.
Il invite à développer une relation positive avec soi-même « nous allons passer le reste de notre vie avec nous-même : il faut nous accepter, aimer l'être que nous sommes...L'homme est le premier artisan de son bonheur, comme il l'est de son tourment » 

 

Ce livre est une bouffée d'air pur. Vous sortez de sa lecture apaisé, revigoré, et prêt à repartir du bon pied.