L'annonciation de Fra Angelico (1395-1455)

Couvent Saint Marco de Florence

Fra Angelico : Guido di Petro (nom de baptême), Fra Giovanni (nom de religion), puis Fra Angelico nom donné par la tradition en référence à son immense talent pour nous faire accéder au mystère de Dieu, au paradis . 

Fra Angelico, dominicain, mystique, nourri des écritures, évangélise par l’art et non par la parole. Béatifié et canonisé par Jean Paul II en 1984, il devenu depuis le patron des artistes.

 

L’annonciation du couvent St Marco 

C‘est une de ses dernières "annonciations" ( il en fit huit), la plus épurée, la plus émouvante dans sa simplicité. Une œuvre majeure de la Renaissance Italienne.

La fresque nous invite à la contemplation  de cette incroyable rencontre entre le ciel et la terre, entre l’archange Gabriel et Marie, et accéder à leur dialogue. Un trésor pour notre foi.  Luc ( 1,26-38) 

 

La scène se déroule sous des arcades à l’italienne, chez la vierge.

 

L‘ange s‘est invité chez Marie. Cette rencontre est empreinte d’une grande douceur grâce aux courbes et aux couleurs des personnages. Aucune crainte dans les visages ou les expressions. Gabriel, messager du ciel est vêtu d’une somptueuse robe rose, brodée d’or. Ses ailes multicolores, richement ornementées, signes de son appartenance au monde divin rompent avec la simplicité de l’ensemble et englobent déjà dans un même cercle virtuel le visage et le corps de Marie destinée à être la mère de Dieu. Gabriel fléchit le genou devant celle qui va porter le Fils de Dieu. Le corps de l’ange légèrement courbé invite à la vénération de la fille d’Eve choisie par Dieu pour accueillir son fils. Le ciel est au pied de Marie.

L’ange et la vierge légèrement penchés l’un vers l’autre dans un signe de mutuel respect se ressemblent. Les bras de l’un et l’autre sont pliés en signe d’humilité. Cette contemplation réciproque nous donne à percevoir, l’intensité  du dialogue intérieur entre l’ange et Marie .

 

Marie est sereine, naturelle. Elle ne baisse pas les yeux devant l’ange. Interrogative, elle essaie de comprendre.  Assise sur un modeste tabouret, unique mobilier de la scène, Marie affiche sa modestie alors que son fils sera assis  « sur le trône de David ». Elle porte un manteau bleu sans ornement sur une robe claire couleur de chair. Ses bras croisés disent aussi l ‘acceptation de son rôle : «que tout  m ‘advienne selon ta parole». 

 

Le décor de la scène d’une grande sobriété où rien ne vient nous distraire, nous invite à de la contemplation de ce grand mystère et à y pénétrer.

 

Le jardin clos ainsi que la petite fenêtre grillagée font appel à la virginité de Marie. 

 

Et nous...

Arrêtons nous quelques  instants …. Laissons nous saisir par la beauté de cette œuvre qui nous donne accès au grand mystère de l’incarnation pour nous préparer à Noël .